Nightprowler, les carrières de la seconde édition
sur Fred H au format (164 Ko)
L'ombre : La soirée promettait d'être tendue. Mes dons d'observation allaient être mis à rude épreuve. Combattant émérite reconnu dans la Principauté, connaisseur de nombreux poisons, observateur hors pair, j'étais devenu depuis des années l'ombre de Ragnar le Borgne. Ragnar, un personnage peu recommandable, mais à la tête de l'une des plus grosses guildes affiliée aux Félins à Bejofa. Un grand ponte quoi, le genre de personne à qui on refuse rarement un contrat, surtout lorsque ce ...Contient : et de (17)(...) Mais son charisme, son bagout et son charme avaient opérés en sa faveur, surtout lorsqu'il avait développé à outrance l'art du grimageet dela comédie. Lanque pouvait se faire passer pour presque n'importe qui. Quelques relations avec des dames de couret deriches bourgeoises en manque de sensations fortes lui avaient amené des contacts et surtout des moyens. Le voilà maintenant errant dans les plus hautes sphères ; tiens, d'ailleurs, n'était-ce point le Prince là-bas, au milieu de la foule, près du Comte de Malsiaque? (...)
Joachim a toujours fait très attention à ses formulations et à ne pas se laisser emporter, ceci afin de ne pas pouvoir être pris en défautet depouvoir toujours défendre sa bonne foi. Dans les heures qui ont suivi, Joachim se délecta d'entendre la rumeur enfler au fur et à mesure qu'elle se répandait. (...)
Encore un peu de marche et je pénètre dans la Pointe de Flèche. Voilà un endroit intéressant, plein de malandrinset degens aventureux... La taverne du Pêcheur, sur les quais, m'accueille dans son atmosphère enfumée et chargée d'effluves alcoolisés. (...)
En haut, sur le toit le plus haut entourant la place du marché, il y avait le petit felis qui faisait le guet. Ses yeux perçants lui permettaient de voir arriver les gamelles d'assez loinet deprévenir ses camarades en cas de pépin. Il embrassait du regard toute la place et les rues adjacentes. (...)
Dans l'arrière-boutique, autour d'un narguilé fumant, j'ai déballé sur la table les fruits de ma dernière semaine de rapineset decasses. Rien de véritablement transcendant. Il faut dire que les articles les plus chers sont en général marqués et donc beaucoup plus difficiles à écouler. (...)
Gat usait des deux trois mots qu'il connaissait dans cette langue et surtout des gestes pour faire la traduction. De toute façon, on ne demandait pas à Berg de réfléchir, juste d'être menaçantet decasser en cas de besoin. D'ailleurs, on ne demandait pas grand-chose de plus à Gat. Le grand métis devait juste réclamer la cotisation hebdomadaire des marchands du quartier et compter les couronnes pour en vérifier le total ; et aussi être menaçant et casser en cas de besoin. (...)
Gat et Berg se mirent alors à démonter méthodiquement toutes les étagères de la boutique, s'assurant bien de briser chaque potet demélanger ainsi les différentes herbes et épices proposées. Ils prenaient leur temps, accomplissant cette tâche le sourire aux lèvres. (...)
Ils sont allés vers la porte centrale. J'ai vu le nain sortir de son sac une espèce de cube encombré de tubeset demanivelles ; il a fait tourner vigoureusement deux de ces dernières à des membres de notre équipe, puis il a empoigné un tuyau avec un embout en forme de bec qui sortait de l'appareil. (...)
Il était capable de véritables oeuvres d'art, mais pas très inventives, ce qui le faisait vendre peu ; il ne roulait donc pas sur l'or,et deloin, et il serait sans doute facile de lui proposer de mettre du beurre dans ses épinards. C'est ce que nous fîmes... une approche dans une taverne où il avait ses habitudes, une ou deux bières à nos frais, de nombreuses louanges sur son travail, et là est venue la proposition d'un véritable défi à la hauteur de son talent : une copie conforme de la statue, extérieurement parfaitement identique, mais plus légère (cela faciliterait son insertion dans les lieux), et surtout à base de matériaux peu chers. (...)
Takia avait une réelle présence ; quand elle arrivait quelque part, tous les regards se tournaient vers elle. Elle pouvait vous parler des heures de toutet derien sans vous faire mourir d'ennui. Elle savait vous comprendre. Nombreuses sont les personnes, parfois même intelligentes et critiques, à être tombées dans ses filets malveillants, bercées de douces illusions sur leur bien-être. (...)
Il était moyennement connu dans le milieu, ses compétences s'axant plutôt sur la vente coûte que coûte que sur la connaissance exacte de ses produitset deleur histoire. Il permettait à des petits bourgeois de mettre divers bibelots plutôt anciens en décoration chez eux pour frimer quand les voisins venaient manger à la maison. (...)
C'est Alda qui s'en est chargée. Elle est venue flirter, visiter la boutique, lui faire les yeux douxet degrands sourires, poser des questions. Elle revenait de plus en plus régulièrement. A chaque fois, Alda prolongeait sa visite, s'arrangeait pour rester seule avec Dergar dans la boutique, entamant avec lui d'agréables discussions. (...)
La fenêtre s'ouvrit tranquillement, et le couloir m'accueillit sur ses lames de parquet grinçantes. Troisième porte à gauche. La chambre du maître des lieuxet desa femme. Et là, tout mon art s'est développé. Une ouverture de porte particulièrement brusque et bruyante, claquant le battant contre le mur. (...)
En rentrant dans l'échoppe, je me suis sentie encore plus à l'étroit qu'en passant sous le porche. Basse de plafond, la salle était remplie d'étagèreset debureaux divers tous chargés de bocaux, fioles, vases et récipients dont les odeurs mêlées étaient étonnamment supportables, et même agréables selon les jours. (...)
Mais la recherche des ingrédients ne faisait pas tout le prix. Le dosage, les quantités, la manière de les traiteret deles mélanger, c'était tout un art qui demandait des années d'expérience et d'entraînement. D'où le prix faramineux de cette petite boîte, ou plutôt de son contenu. (...)
En tout cas, cette discussion m'a permis d'entrer en contact avec quelques brutes du quartier pour qui la promesse de quelques couronnes en échange d'aller dessouder quelques typeset desurveiller un serrurier était un pur bonheur. Quand, en plus, je leur en ai donné une partie en avance et que je leur ai promis quelques armes, alors là ils étaient aux anges. (...)